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Voyage intemporel vers le 5ème élément

Publié le par VéronikM

Exposition Enki Bilal Toulon 2014
Exposition Enki Bilal Toulon 2014

Quelques années auparavant, vous n’imaginiez plus être capable de faire des « sauts de puce » vers l’inconnu, sac à dos sur les épaules, la tête dans les nuages.

Que dis-je, les pieds chaussés de plomb avec malgré tout, le désir d’aller encore et toujours plus loin : fermez à clef les tiroirs encombrants de votre mémoire: repoussez vos limites pour vous sentir à nouveau vivre.

Retour vers le futur, pas à pas, au prix d’une longue réhabilitation physique et intellectuelle.

Il en aura fallu de la sueur et des larmes pour faire éclater les échecs de son propre cheminement intérieur par de petits coups de pouce, faits du hasard, en traversant parfois une route goudronnée ou poussant la porte du monde virtuel.

Prises de risques, me direz-vous … Certes, angoisses et plaisirs mélangés. Quel résultat !

La mer, le sable chaud, le soleil éclatant, le rire d’une tribu, les jeux entre petits et grands, puis de nombreuses rencontres dans des univers inconnus du grand public. Des échanges multicolores, généreux, parsemés de vérités et de réalismes. Ce fameux voyage universel dans un monde aseptisé, qui restera dans votre cœur, un merveilleux cadeau et ce, malgré hier.

Votre carnet de souvenirs s’est rempli de nombreuses adresses amicales et plus si affinités.

Même si la route reste longue à parcourir et semer d’embûches, de tout cela naîtra certainement, de nombreuses histoires à conter. Dans le ciel, une étoile filante exaucera les vœux des plus petits aux plus grands, avec qui peut savoir, la rencontre impossible et extraordinaire de l'eau, du feu, de l'air et de la terre, un voyage intemporel vers le cinquième élément.

Publié dans Plaisir à cueillir

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Cession de rattrapage

Publié le par VéronikM

Randonnée sur le sentier du littoral
Randonnée sur le sentier du littoral

Que devrais-je rattraper ?

Le temps perdu, les quelques mois sans écrire, les dernières années insatisfaisantes ?

Les plaisirs disparus, les désirs inavoués, les amours faussés ?

Ou tout simplement, faire un arrêt sur image pour apprécier chaque jour, le bonheur de vivre, de respirer et d’être libre.

Mes propos semblent banals, mais croyez-moi, ils reflètent mon état d’esprit à cet instant précis, naviguant entre voluptés et contraintes : toujours, ces mille et une douleurs pour un plaisir à saisir.

Plus de « trop », plus « d’histoires sans fin », plus de « décisions ou de choix limites », etc …

Stop, quelle est donc cette liste à la Prévert ?

J’arrête ici mes divagations et regarde à travers ma baie vitrée, le soleil plongeant dans la mer. Contraste étincelant des couleurs de Méditerranée, où je coule des jours simples et heureux. Contemplation du temps qui court et qu’ici, j’apprivoise doucement.

Que du plaisir, non …, que dis-je, que de multiples plaisirs à vous offrir et à découvrir.

A suivre.

Publié dans Edito

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L'Art de Séduire

Publié le par VéronikM

Peut-on obtenir des faveurs par des "follow-up",

Ou des "no comment",

A tout bout de champ,

Conclusion d'une demande trop pressante ...

 

Dans ce siècle torturé et mortel,

L'homme n'a t'il pas oublié l'essentiel,

Qui n'est autre que l'art de séduire,

Pour conquérir ...

 

Ou n'a t'il tout simplement,

Que le désir de prendre sans perdre de temps,

Et non de cueillir la fleur de l'envie,

Et le plaisir offert sous les feux ardents de la séduction ...

 

Quel dommage que dans ce 21ème siècle,

L'homme est perdu l'art de faire la cour,

Par crainte, par hypocrisie ou par paresse, 

Car il est confronté sans détour,

Aux "follow-up", "no comment",

Contre romantisme distillé sans allégresse,

Par la gente féminine frustrée de trop d'empressement,

Et empreinte de tristesse  ...
 

Publié dans Plaisir à réfléchir

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Le Bleu dans le Vert de l'Océan

Publié le par VéronikM

Il était une fois dans le Pays de Franche Comté,

Une toute petite fille aux yeux si bleus, que le ciel s'y noyait indéfiniment,

Mais elle ne rêvait que de plages de sable blanc et de flots verts émeraudes,

Que son grand père décida de lui faire découvrir les Caraïbes,

Plus exactement Playa Bavaro, Samana et Bayahibe.

Loin du monde et de son tumulte,

Dans ce pays aux saveurs vanille et aux couleurs arc-en-ciel,

Elle eut le choc de sa vie en rencontrant la mer des Caraïbes mais surtout l'Atlantique ...

Le bleu de ses yeux s'éprit pour toujours du vert de l'océan,

Et depuis, chaque année, ils s'étreignent jusqu'à en mourir de plaisir !

_______________________________________________________

A Joseph et Renée, mes grands-parents tant aimés ...

Le 5 avril 2006

Océan

Océan

Publié dans Plaisir d'aimer

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Poème de Faust Lyebe

Publié le par VéronikM

Calme intérieur,

Jolie profondeur,

Des yeux rieurs,

Changent ce monde.

Le verre se remplit,

Ce cœur aussi,

Déversant l’élixir,

De divins plaisirs.

Enfin le repos.

Cueille tendrement,

Cet être si beau.

Enfin vient le moment,

De la communion,

Entre Dieu et sa création.

Publié dans Plaisir à déclamer

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Course contre la montre

Publié le par VéronikM

Comme tous les matins depuis 15 ans, je prenais la ligne C du RER pour rejoindre mon travail à Paris. La tête dans les nuages, il m'arrivait très souvent de ne pas me rendre compte du trajet. Je me laissais guidée par un automatisme rassurant.

 

Quand un évènement particulier perturba ce mécanisme millimétré. Peu après ma descente à Saint-Lazare, m'engageant dans les escaliers aux heures de pointe, tassée comme une sardine, une personne me poussa violemment. Ce geste brutal ne passa pas inaperçu, puisqu'il provoqua une bousculade quasi générale.

 

Nous aurions pu tous en rire.

 

Cependant le choc absorbé, je m’étais rendue compte que seules les "victimes" avaient pris le temps de regarder s'il y avait de la "casse". Tandis que le protagoniste continuait sa course vers les quais sans se retourner, sans s'excuser et en maugréant, tous reprirent instinctivement leur course contre la montre.

 

Individualisme et agressivité permanente.

 

Les années se suivent et malheureusement se ressemblent. Je reste choquée face à l'attitude des hommes et des femmes de plus en plus pressés et de moins en moins tolérants. A-t-on oublié d’être empathique ? Connaissons-nous l’altruisme ? Où est le plaisir dans tout cela ?

 

Devenir un clone parmi tant d’autres ou continuer à courir après le temps et sa vie, : attention, ce sont là quelques-uns de nos plus grands dangers.

 

Perdre son temps à gagner du temps, restreint immanquablement nos libertés chéries et réduit inexorablement notre passage sur notre bonne vieille Terre.

 

Aidons notre prochain avec plaisir et ralentissons !

 

Mais au fait, « ce ne sont pas ceux qui courent le plus vite qui sont les plus pressés », Coluche.

 

A bon entendeur, salut

Publié dans Edito

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Sea, Sex and All Inclusive

Publié le par VéronikM

Il m'arrive parfois de feuilleter mes albums avec un plaisir infini et de les saupoudrer d'un peu de nostalgie. Je tourne une à une les pages de ses histoires sans frontières et me remémore avec délice, les aventures passées.

Pourquoi ne pas révéler une ou deux de ses anecdotes quelques peu ridicules ?

Départ immédiat pour la République Dominicaine, ses formules "All Inclusive, ses plages paradisiaques pour tous les amoureux, les jeunes mariés, les futurs ex, mon compagnon de l'époque Adrian, 7 jours et 9 nuits aux couleurs et saveurs des îles caribéennes.

Après 9 heures de vol au-dessus de l'océan Atlantique, nous atterrissons à proximité de Saint-Domingue. Or, il nous reste encore 1:30 de trajet jusqu'à notre complexe hôtelier, niché au cœur de la végétation tropicale, au bord d'un lagon sauvage. Sous un soleil de plomb, nous montons rapidement dans un minibus "made in Caraïbes" pour suivre la route du littoral

Afin de nous mettre dans l'ambiance, notre chauffeur nous passe en boucle du Merengue et chante à tue-tête. Vigilants depuis plus de deux kilomètres, nous nous surprenons tous à prier pour que cette navette d'un autre âge, gravisse de petits monticules, évite les nids de poule monstrueux qui parsèment la route ainsi que les voitures zigzaguant d'un côté et de l'autre. Mais surtout, oui surtout, que notre conducteur "kamikaze" regarde devant lui et se concentre enfin, sur le peu de signalisations au bord de la chaussée.

Imaginez une poignée de touristes, à l'autre bout du monde, sur le qui-vive, scrutant l'horizon, prêts à sauter de ce véhicule, à la moindre alerte. Situation cocasse voire burlesque pour un premier voyage dans la Méditerranée du Nouveau Monde.

Penauds de n'avoir pas compris le code de conduite dominicain, en transpiration car la climatisation a rendu l'âme dès le départ de l'aéroport (sic), sains et saufs, nous débarquons tous stressés à l'hôtel. Des "GO" locaux nous accueillent avec un verre de vitamines, (rhum local à consommer à toute heure, remontant et stimulant efficaces), pour nous réconforter et nous inviter à enfiler nos costumes de vacanciers chanceux.

Les formalités achevées, les clefs d'un monde de plaisirs à découvrir, nous sommes sous le charme de cet endroit paradisiaque, idyllique. Notre chambre reflète l'emprise américaine qui sévit sur le tourisme et l'hôtellerie de l'île : son "king size bed" trône sous un ventilateur aussi imposant ... Que dire de la salle de bains !?

La vue est à couper le souffle. Devant nous, un cocoteraie laisse apparaître l'océan vert émeraude, où les vagues frappent en rythme le sable blanc de la plage, baignée de soleil. Sous nos fenêtres, la flore nous embaume de ses effluves suaves et nous égaye de ses couleurs chatoyantes.

Les valises jetées en vrac dans l'armoire, nous nous précipitons sous une douche froide pour nous débarrasser de nos carapaces de citadins hivernaux. Quelle surprise, allongés sur le lit, nous découvrons que nous ne sommes pas seuls. Sur le mur et sur le carrelage, deux cancrelats se dirigent vers nous.

Saperlipopette, nous avions omis de fermer la porte-fenêtre donnant sur une terrasse de plein pied.

Faire du bruit, mettre en route la climatisation et refroidir cet endroit, prendre notre courage à deux mains pour faire fuir nos visiteurs clandestins ou tout simplement, les ignorer comme le suggère Adrian. Je déteste ces bestioles.

Emmitouflée dans le drap, je ne peux détacher mes yeux de ces blattes "monstrueuses". A mes côtés, mon ami s'est endormi et ronfle du sommeil du juste. Mon aversion et ma peur pour cette catégorie d'insectes est à son comble, je tremble de la tête aux pieds. Nos visiteurs montent sur le lit et se figent sur le drap, attirés par la chaleur de nos corps.

J'essaie de me convaincre qu'ils ne sont que les cousins des îles de nos cafards parisiens, plus volumineux, plus audacieux. C'est insupportable, ils me toisent !

Impossible de fermer l'œil de toute la nuit. Au lever du jour, nos colocataires ont disparu. Il est 6:00 du matin à Punta Cana, 13:00 à Paris. Résignée et épuisée, je ferai la sieste à la plage, confortablement installée sous un palmier nain.

Et que croyez-vous qu'il nous arriva sur le chemin du lagon ? Une nuée de moustiques attaqua toutes les personnes couleur écrevisse ou blanche, badigeonnées ou non de crèmes solaires et autres ...

Vive les vacances sous les Tropiques, les pieds dans l'eau, en formule "All Inclusive".

Sea, Sex, Mosquitos and Cie !

Note : depuis ce jour, je ne joue plus "aux touristes amateurs" et prends pour chacune de mes expéditions une trousse de survie, les produits et les répulsifs fortement conseillés pour éviter au minimum de finir le séjour enfermée dans une chambre d'hôtel ou pire, d'un hôpital.

Punta Cana vue du ciel

Punta Cana vue du ciel

Publié dans Plaisir à saupoudrer

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Mea Culpa

Publié le par VéronikM

Mon Cher Journal,

Je suis toujours étonnée lorsque l'on me demande de dire "toute la vérité, rien que la vérité", suttout lorsqu'il s'agit d'un de mes écrits publiés ici et là.

Il est intéressant de s'arrêter un instant sur cette interrogation.

Effectivement, je peux plaider coupable de n'avoir pas toujours été très claire avec les personnages qui sont entrés de prés ou de loin dans mes histoires : je  l'avoue humblement.

Cependant, je tiens à te préciser mon Cher Journal, que je n'ai jamais voulu leur mentir, les trahir, ni même les blesser ; tout au plus améliorer les situations, accentuer les plaisirs pour éviter les discussions inutiles ou les séparations tumultueuses.

Que dis-je, juste embellir un quotidien, qui est tout aussi pesant d'un côté que de l'autre. Etait-ce un mensonge, un crime de lèse-majesté ? Certes ... Qui sait ... Peut-être ... Pas du tout.

Néanmoins, je me suis fixée des limites et les ai appliquées en restant sincère dans ces mensonges innocents, pour vous mes interlocuteurs privilégiés, puisque nul n'est à l'abri de malveillances ou de révélations croustilantes et dévastatrices.

Pour conclure mon Cher Journal, à tous ceux qui m'ont écrit, lu, parlé, aimé, détesté ... je reste une conteurse de récits colorés, une louve protectrice d'histoires vraies, une cancre en quète de vérités et d'appartenance, qui aime par dessus tout faire plaisir au risque de se perdre parfois dans les lymbes de l'affabulation, toujours avec délicatesse et courtoisie.

C'est la vérité, je le ju ............. Chut, il ne faut jamais jurer de rien !

A bientôt, Mon Cher Journal.

Publié dans Plaisir d'écrire

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Attirance interdite

Publié le par VéronikM

Quels plaisirs pouvons-nous ressentir, lorsque l’on est attiré par quelqu’un qui fuit sa propre attirance de l’autre !?

Rien, me direz-vous … Ou … S’étourdir dans une spirale infernale, se noyer dans un puits sans fond et tenter le diable pour quelques minutes de bien-être, volées bien entendu.

Quelle absurdité !

Nombreux imaginent posséder une baguette magique pour transformer l’attitude de l’autre en désirs  réciproques. Malheureusement, dans 98 % des cas, c’est un leurre.

Arrêtons de croire au Père Noël. Sinon, nous resterons les esclaves de ressentis sado-masos, synonymes de pertes de temps, de « châteaux en Espagne » et de dépressions garanties.

Cependant, ignorons-nous les 2 % restants ?

La réponse est presque toujours NON.

Il ne nous reste plus qu’à sortir des sentiers battus pour contrecarrer ce comportement fuyant, comprendre le sens des disparitions puis essayer (vainement) de transformer les répulsions physiques et sexuelles en amitié.

Au fil de l’eau, elles se métamorphoseront peut-être, en une attirance mutuelle et en jouissances partagées.

Dans un monde « Kleenex », saurons-nous prendre le temps d’écouter et respecter l’autre, lui distiller nos bonheurs pour donner tout simplement ?

« L’amitié est le seul sentiment plus fort que l’amour, même s’il ressemble à l’amour dépouillé de l’attirance physique. » Etats d’âme, Nicolas Hulot

A méditer.

Publié dans Edito

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Les Aventures de Balthazar et Sauvageonne

Publié le par VéronikM

Prologue

Balthazar croyait que l'on pouvait vivre des instants magiques et complices dans le monde virtuel. Sauvageonne de son côté, en avait un peu assez de flirter avec la solitude. Ils s'inscrivirent sur des sites de rencontres : l'un pour explorer cet univers, l'autre pour rompre avec le quotidien.

Leurs recherches sous le bras, ils déambulèrent dans le parc luxuriant des tchats, où les profils des uns comme des autres, nourrissaient leurs âmes et fleurissaient leurs fantasmes.

Ils papillonnèrent de page en page et conversèrent tous azimuts. Quant au milieu de toutes ces fiches, Balthazar tomba sur la photographie de Sauvageonne.

Surprenante découverte !

A ses yeux, son pelage n’avait d’égal que son sourire coquin. Mais au fil de leurs conversations, il s’avéra que son côté farouche rendait l’approche des plus ardues et des plus complexes.

Avait-il envie d'aller plus loin, tenter de l'apprivoiser ? Cette question n'avait pour l'instant pour Balthazar, pas lieu d'exister.

Cette personnalité atypique contribuait à attiser sa curiosité. Et c'est plein de désir et de patience, qu'il se mit en quête de l'envoûtante Sauvageonne. En femme sagittaire, elle vibrait d'impatience et de fébrilité : braise et passion.

A contrario, l’homme blessé qu'il était, n'était que glace et solitude, n'offrant que peu d'espace à l'autre. Et plus il faisait connaissance avec elle et plus de questions précises tourbillonnaient dans sa tête. Allait-il se laisser séduire ? Oublierait-il son instinct de loup solitaire ? Accepterait-il d'être charmer ? Se laisserait-il lui aussi apprivoiser, voire approcher ?

Sauvageonne comprit très vite que Balthazar était encore plus indépendant qu'elle ne prétendait l'être. Surtout, ne pas l'effrayer, ne pas le brusquer, ni même le provoquer sous peine de le faire fuir.

Réfléchir ...

Pendant ce temps-là, Balthazar prenait parfois la poudre d'escampette et la laissait plusieurs semaines sans nouvelle. En manque, il revenait par petites touches, la rejoindre sur ces sites et s'inquiétait des rencontres qu'elle aurait pu faire durant son absence. Or, il ignorait que Sauvageonne attendait patiemment ce drôle de compagnon, car il avait su l'intriguer, la charmer et toucher son cœur.

Réussirait-elle à briser définitivement la glace et les faire basculer dans le monde réel ?

Etait-il peut être temps de le laisser lâcher-prise pour ouvrir en temps voulu, les portes de sa véritable recherche, de ses plus intimes secrets et de ses fantasmes inavoués.

 

Première et unique rencontre

Nulle doute que la nuit du 15 août resterait quoiqu’il en soit, gravée dans leurs mémoires. Dans les dédalles du monde virtuel, ils s’étaient trouvés, épiés, observés, taquinés, courtisés, séparés puis apprivoisés. 

Bercés par le clapotis des vagues, enlassés sur l'herbe fraîche, la voûte céleste étoilait leur première rencontre dans la nuit sombre.

Sans crier garde, Balthazar mordit le cou de Sauvageonne, pour la marquer de son empreinte et lui faire comprendre à quel point, il avait envie d’elle. Depuis plusieurs semaines, il n’avait de cesse de lui exprimer sa convoitise et les plaisirs provoqués.

Allongés l’un contre l’autre, il lui dévora les lèvres et glissa sa main sous sa jupe. Leurs souffles étaient perceptibles et leurs désirs éclataient en cette nuit calme. Sans retenue, il fouilla son intimité ; sulfureux mélange sucré et salé, qui excitait leurs sens en émoi. Avec véhémence, il s’appropria son corps et le marqua définitivement par un besoin primal de la posséder brutalement dans cet endroit public.

Leur envie d'appartenance était à son paroxysme.

Cependant, par précaution, ils décidèrent d’en rester-là et de garder au fond de leur corps et de leur cœur cet instant inoubliable et magique, où son membre durci et fébrile pénétrerait son intimité humide et bouillonnante. Vendredi prochain … qui sait …

Ce fut leur première et unique rencontre dans le monde réel.

Balthazar préféra marivauder de site en site pour combler le vide de ses échecs passés et se rassurer sur sa capacité à plaire encore et encore. Il n’était pas le grand méchant loup qu’il laissait paraître, mais un homme sensible et meurtri par sa vie affective.

Il ne voulait plus y croire, ce qui simplifiait ses échanges avec la gente féminine.

 

Virtuel : attention danger

A travers leurs recherches respectives, ils avaient croisé au milieu de tous ces pseudos, un coléoptère ou en encore, un hermaphrodite à la recherche d’un abri avant l’orage.

Cependant, aux détours de toutes ces espèces surprenantes et parfois repoussantes, ils avaient découvert un champ de coquelicots qui réclamait toute leur attention.

Magnifique flamboyance !

Allaient-ils se laisser abuser par leur couleur rouge flamboyante ? Oublieraient-ils leur fragilité et leur vie éphémère au milieu des champs de blés ? Les effleureraient-ils malgré tous les risques ?

Sauvageonne comprit très vite que ce champ de coquelicots n’était là que pour embellir le paysage et retenir leurs attentions. Il flattait et émerveillait leurs regards pour les emprisonner virtuellement.

Une alerte fut mise en place immédiatement :

« Attention, ne pas tomber dans ce piège : le monde des rencontres virtuelles annihile toutes réalités. »

Elle réussit tant bien que mal à lui faire prendre conscience, que cet univers n'était vraiment pas simple à gérer et que sa route serait semée d'embûches.

Or, comme vous pouvez l'imaginer, malgré le rejet qu'inspiraient ses échanges électroniques à Sauvageonne, ils étaient tous les deux obnubilés par les tchats divers et variés, car ils se stimulaient l'un et l'autre, sans vraiment s'en rendre compte.

Intrigués, excités, stressés parfois et ce, malgré leur mise en garde respective, ils étaient scotchés devant leur écran et pianotaient frénétiquement sur leur clavier, dès qu'ils en avaient l'occasion.

Sauvageonne se mordait souvent les doigts à l'idée de défendre à Balthazar de se laisser berner par cet outil. Elle devenait petit à petit accroc à cet univers clos et ne mesurait pas à quelques points, elle en dépendait elle-aussi.

Cercle vicieux, voire infernal. Au fil du temps, ils n'étaient plus des pseudos anonymes parmi tant d'autres, car ils retrouvaient à chaque fois des profils connus et amicaux qui leur permettaient de faire connaissance avec d'autres et de tisser une toile sans fin. Cette spirale les enfermait et les retenait prisonniers. Etaient-ils conscients que c'était tout simplement eux, qui avaient mis en route cette machine diabolique. Ils ne leur incombaient plus que d'appuyer sur le bouton "stop" pour sortir de cet univers parallèle et poser à nouveau les pieds sur Terre.

Leurs attirances partagées, leurs envies de se rencontrer et de se découvrir physiquement, étaient leur seule clef pour en sortir. Auraient-ils la force ou plus exactement l'envie de l'utiliser ? Cette question reste toujours en suspens à ce jour. Qui peut savoir ...

Balthazar décrocha le premier du monde virtuel, car il dut supprimer de son ordinateur tous ses abonnements à la suite d'un virus dévastateur ... Il laissa à Sauvageonne des indices pour qu'ils puissent continuer à discuter ensemble. Durant la même période, déçue et dégouttée par la médiocrité des échanges sur les sites de rencontres, elle décida de supprimer également son profil. Drôle de coïncidence, me direz-vous ... Le hasard fait parfois bien les choses !

Hélas, au bout de quelques semaines, leurs mails personnels se délitaient automatiquement au milieu de tous les autres; leurs écrits étaient de moins en moins percutants, de moins en moins intenses : ils étaient devenus communs, banals, fades. Sans concertation, ils reprirent chacun à leur tour les chemins tortueux des tchats. Toujours avec les mêmes pseudos, ils recréèrent leurs fiches ; ils signalèrent à leurs amis internautes leur retour et retombèrent inévitablement dans les travers des discussions sans fin, pas toujours très catholiques.

Pourquoi ont-ils replongé, me direz-vous ? Mais tout simplement, parce que les sites de rencontres permettent pour les uns de se forger un personnage libéré de toutes ses faiblesses, de ses valeurs, de sa moral et de son éducation, qui ont bridé ou cadenassé leur "moi" ; pour les autres, de s'évader d'une réalité ou d'un quotidien pesant voire déprimant, de se démarquer d'une timidité ou d'une image hors norme, de fantasmer à outrance sans risque d'être réellement démasquer ou de trouver le temps de faire connaissance rapidement et de chasser l’espace d’un instant leurs échecs.

Qu'en était-il pour nos deux héros ?

Balthazar désirait uniquement rester caché derrière son écran et préférait "aimer" à travers les mots. Depuis de longs mois, il tentait vainement d'expliquer tout cela à Sauvageonne. Bousculé par ses arguments et ses envies, il avait pensé basculer dans la réalité, mais au détour d'un de leurs nombreux échanges, il s'était cramponné coûte que coûte à ses touches et put donner une fin de non-recevoir à Sauvageonne à ce sujet.

Toute la magie des mots échangés, des sentiments dévoilés, des envies partagées s'envola comme neige au soleil. Sauvageonne comprit que nul ne pouvait forcer les portes de ce monde fictif et encore moins d’imposer ses choix, sous prétexte d'une attirance mutuelle.

Au fil des jours, la déception, la tristesse et la colère s’envolèrent, ils continuèrent à s'écrire. Puis, Sauvageonne supprima son profil et reprit son "bâton de pélerin" dans le monde des vivants.

Mais, il semblerait qu'à ce jour un certain Adrian attise sa curiosité.

Attendons encore un peu pour en parler.

Une histoire sans fin ?

 

Je tchate, tu tchates, nous tchatons et ron et ron petit patapon …

 

A suivre ...

_____________________________________________________

Nouvelle Sucrée, Salée de Véronik Mouhat alias Prune Marsan

Les Aventures de Balthazar et Sauvageonne (2006-2009)

Le baiser, Helmut Newton

Le baiser, Helmut Newton

Publié dans Plaisir de Lire

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