Course contre la montre

Publié le par VéronikM

Comme tous les matins depuis 15 ans, je prenais la ligne C du RER pour rejoindre mon travail à Paris. La tête dans les nuages, il m'arrivait très souvent de ne pas me rendre compte du trajet. Je me laissais guidée par un automatisme rassurant.

 

Quand un évènement particulier perturba ce mécanisme millimétré. Peu après ma descente à Saint-Lazare, m'engageant dans les escaliers aux heures de pointe, tassée comme une sardine, une personne me poussa violemment. Ce geste brutal ne passa pas inaperçu, puisqu'il provoqua une bousculade quasi générale.

 

Nous aurions pu tous en rire.

 

Cependant le choc absorbé, je m’étais rendue compte que seules les "victimes" avaient pris le temps de regarder s'il y avait de la "casse". Tandis que le protagoniste continuait sa course vers les quais sans se retourner, sans s'excuser et en maugréant, tous reprirent instinctivement leur course contre la montre.

 

Individualisme et agressivité permanente.

 

Les années se suivent et malheureusement se ressemblent. Je reste choquée face à l'attitude des hommes et des femmes de plus en plus pressés et de moins en moins tolérants. A-t-on oublié d’être empathique ? Connaissons-nous l’altruisme ? Où est le plaisir dans tout cela ?

 

Devenir un clone parmi tant d’autres ou continuer à courir après le temps et sa vie, : attention, ce sont là quelques-uns de nos plus grands dangers.

 

Perdre son temps à gagner du temps, restreint immanquablement nos libertés chéries et réduit inexorablement notre passage sur notre bonne vieille Terre.

 

Aidons notre prochain avec plaisir et ralentissons !

 

Mais au fait, « ce ne sont pas ceux qui courent le plus vite qui sont les plus pressés », Coluche.

 

A bon entendeur, salut

Publié dans Edito

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