Il m'arrive parfois de feuilleter mes albums avec un plaisir infini et de les saupoudrer d'un peu de nostalgie. Je tourne une à une les pages de ses histoires sans frontières et me remémore avec délice, les aventures passées.
Pourquoi ne pas révéler une ou deux de ses anecdotes quelques peu ridicules ?
Départ immédiat pour la République Dominicaine, ses formules "All Inclusive, ses plages paradisiaques pour tous les amoureux, les jeunes mariés, les futurs ex, mon compagnon de l'époque Adrian, 7 jours et 9 nuits aux couleurs et saveurs des îles caribéennes.
Après 9 heures de vol au-dessus de l'océan Atlantique, nous atterrissons à proximité de Saint-Domingue. Or, il nous reste encore 1:30 de trajet jusqu'à notre complexe hôtelier, niché au cœur de la végétation tropicale, au bord d'un lagon sauvage. Sous un soleil de plomb, nous montons rapidement dans un minibus "made in Caraïbes" pour suivre la route du littoral
Afin de nous mettre dans l'ambiance, notre chauffeur nous passe en boucle du Merengue et chante à tue-tête. Vigilants depuis plus de deux kilomètres, nous nous surprenons tous à prier pour que cette navette d'un autre âge, gravisse de petits monticules, évite les nids de poule monstrueux qui parsèment la route ainsi que les voitures zigzaguant d'un côté et de l'autre. Mais surtout, oui surtout, que notre conducteur "kamikaze" regarde devant lui et se concentre enfin, sur le peu de signalisations au bord de la chaussée.
Imaginez une poignée de touristes, à l'autre bout du monde, sur le qui-vive, scrutant l'horizon, prêts à sauter de ce véhicule, à la moindre alerte. Situation cocasse voire burlesque pour un premier voyage dans la Méditerranée du Nouveau Monde.
Penauds de n'avoir pas compris le code de conduite dominicain, en transpiration car la climatisation a rendu l'âme dès le départ de l'aéroport (sic), sains et saufs, nous débarquons tous stressés à l'hôtel. Des "GO" locaux nous accueillent avec un verre de vitamines, (rhum local à consommer à toute heure, remontant et stimulant efficaces), pour nous réconforter et nous inviter à enfiler nos costumes de vacanciers chanceux.
Les formalités achevées, les clefs d'un monde de plaisirs à découvrir, nous sommes sous le charme de cet endroit paradisiaque, idyllique. Notre chambre reflète l'emprise américaine qui sévit sur le tourisme et l'hôtellerie de l'île : son "king size bed" trône sous un ventilateur aussi imposant ... Que dire de la salle de bains !?
La vue est à couper le souffle. Devant nous, un cocoteraie laisse apparaître l'océan vert émeraude, où les vagues frappent en rythme le sable blanc de la plage, baignée de soleil. Sous nos fenêtres, la flore nous embaume de ses effluves suaves et nous égaye de ses couleurs chatoyantes.
Les valises jetées en vrac dans l'armoire, nous nous précipitons sous une douche froide pour nous débarrasser de nos carapaces de citadins hivernaux. Quelle surprise, allongés sur le lit, nous découvrons que nous ne sommes pas seuls. Sur le mur et sur le carrelage, deux cancrelats se dirigent vers nous.
Saperlipopette, nous avions omis de fermer la porte-fenêtre donnant sur une terrasse de plein pied.
Faire du bruit, mettre en route la climatisation et refroidir cet endroit, prendre notre courage à deux mains pour faire fuir nos visiteurs clandestins ou tout simplement, les ignorer comme le suggère Adrian. Je déteste ces bestioles.
Emmitouflée dans le drap, je ne peux détacher mes yeux de ces blattes "monstrueuses". A mes côtés, mon ami s'est endormi et ronfle du sommeil du juste. Mon aversion et ma peur pour cette catégorie d'insectes est à son comble, je tremble de la tête aux pieds. Nos visiteurs montent sur le lit et se figent sur le drap, attirés par la chaleur de nos corps.
J'essaie de me convaincre qu'ils ne sont que les cousins des îles de nos cafards parisiens, plus volumineux, plus audacieux. C'est insupportable, ils me toisent !
Impossible de fermer l'œil de toute la nuit. Au lever du jour, nos colocataires ont disparu. Il est 6:00 du matin à Punta Cana, 13:00 à Paris. Résignée et épuisée, je ferai la sieste à la plage, confortablement installée sous un palmier nain.
Et que croyez-vous qu'il nous arriva sur le chemin du lagon ? Une nuée de moustiques attaqua toutes les personnes couleur écrevisse ou blanche, badigeonnées ou non de crèmes solaires et autres ...
Vive les vacances sous les Tropiques, les pieds dans l'eau, en formule "All Inclusive".
Sea, Sex, Mosquitos and Cie !
Note : depuis ce jour, je ne joue plus "aux touristes amateurs" et prends pour chacune de mes expéditions une trousse de survie, les produits et les répulsifs fortement conseillés pour éviter au minimum de finir le séjour enfermée dans une chambre d'hôtel ou pire, d'un hôpital.